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La pornographie : entre plaisirs coupables et dérives de couple

La pornographie est omniprésente dans notre société hypersexualisée. Que l’on soit pour ou contre, force est de constater qu’elle fait désormais partie intégrante de la sexualité de beaucoup de gens, en solo comme en couple. Mais quels sont les véritables impacts du porno sur la vie intime à deux ? Éclairage sur ce sujet brûlant, avec les témoignages sans filtre d’une femme et d’un homme aux expériences opposées.

Un outil d’épanouissement sexuel pour certains

Pour ses défenseurs, la pornographie serait un formidable outil d’exploration, de découverte et de libération sexuelle. En solo, elle permettrait d’enrichir son imaginaire érotique, de découvrir de nouvelles pratiques excitantes et d’apprendre à mieux se connaître. Visionner du porno en couple serait aussi l’occasion de pimenter ses ébats, de s’ouvrir à de nouveaux jeux coquins et de renforcer la complicité.

C’est ce que nous explique Julie, 28 ans, en couple depuis 3 ans :

« Regarder du porno a vraiment boosté ma vie sexuelle. Avant j’étais assez coincée, je n’osais pas trop expérimenter. Le porno m’a aidée à me décoincer, à assumer mes désirs et à lâcher prise. Ça m’excite, ça me donne des idées et l’envie d’essayer de nouvelles choses. »

Concrètement, en quoi le porno a changé votre sexualité ?

« Déjà, j’ai vaincu pas mal de tabous et de complexes. Je pensais que certaines pratiques étaient « sales » ou réservées aux actrices. En fait non, on a le droit de s’éclater comme on veut ! Ça m’a aussi appris de nouvelles techniques pour faire grimper le plaisir. Mon mec adore quand je reproduis certains trucs vus dans des vidéos… »

Est-ce que vous en regardez avec votre partenaire ?

« Oui, on adore mater un petit film de temps en temps avant de passer à l’action. Ça nous excite, ça met dans l’ambiance. On pioche des idées de positions ou de jeux coquins à tester. C’est devenu un de nos petits plaisirs complices. »

Quel est votre genre de porno préféré ?

« J’aime bien les vidéos qui mettent en scène des vraies couples, dans des situations assez réalistes. Je me sens plus concernée que par des productions trop pros et calibrées. Après, je suis curieuse, je regarde un peu de tout pour découvrir. »

Vous n’avez aucun scrupule à consommer du porno en étant en couple ?

« Non car on en parle très ouvertement avec mon copain et ça ne reste qu’un petit plus. Ce n’est pas du tout un substitut à notre vie sexuelle, juste un bonus stimulant de temps en temps. Je pense que c’est une question d’équilibre et de dialogue dans le couple. »

Un message à ceux qui se sentent encore « coupables » ?

« Déculpabilisez ! Regarder du porno n’est pas sale ou immoral quand c’est fait avec conscience. Au contraire, bien utilisé, ça peut être un super carburant pour booster sa libido et son épanouissement. Bien sûr, gare à l’excès et au repli dans un monde virtuel. »

Une consommation excessive source de dérives

Car la pornographie n’a pas que des vertus. Consommée avec excès, de façon compulsive, elle peut virer à l’addiction et avoir des conséquences délétères sur la sexualité, surtout dans le couple.

C’est le cas de Maxime, accro au porno depuis l’adolescence, qui a vu sa consommation déraper et impacter sa relation amoureuse :

« Je regarde du porno depuis mes 13 ans. Au début c’était occasionnel, mais avec les années, c’est devenu quotidien, compulsif même. Je passais des heures à mater des vidéos de plus en plus hard. Quand je me suis mis en couple, j’ai continué, en cachette. »

En quoi votre addiction a nui à votre couple ?

« Ma copine a fini par découvrir mon secret. Elle l’a très mal pris, elle s’est sentie trahie, insuffisante. Ça a créé de grosses tensions. Surtout que mon addiction avait fini par altérer mes performances et mon désir pour elle. J’avais du mal à bander, j’étais moins excité par nos vrais rapports. »

Vous étiez comme conditionné par la pornographie ?

« Totalement. A force de me masturber devant des scènes de plus en plus extrêmes, le sexe normal ne me stimulait plus. J’étais frustré que ma copine ne reproduise pas ce que je voyais à l’écran. J’avais une vision complètement biaisée de la sexualité. En plus de ne plus être excité par elle, je la harcelais pour faire des trucs vus dans le porno. »

Quel a été le déclic pour arrêter ?

« Ma copine m’a posé un ultimatum : c’était elle ou le porno. J’ai pris conscience que mon addiction avait pris le pas sur notre relation et notre intimité. J’avais délaissé ma vie sexuelle pour me réfugier dans un monde virtuel de plus en plus sordide et éloigné de la réalité. »

Comment avez-vous réussi à vous en sortir ?

« Ça n’a pas été facile mais j’ai consulté un psy spécialisé dans les addictions sexuelles. Il m’a aidé à comprendre les racines de mon problème, à retrouver une sexualité plus saine et à me reconnecter à mon couple. J’ai aussi installé des contrôles parentaux sur mes appareils. Les rechutes sont encore possibles mais je suis sur la bonne voie. »

Votre message à ceux qui se sentent dépassés par le porno ?

« N’ayez pas honte, vous n’êtes pas seuls. Sortez du déni, osez en parler et faites vous aider avant que ça ne détruise votre couple et votre équilibre. Le porno ne doit rester qu’un plus, pas devenir le centre de votre sexualité. »

En conclusion

La frontière entre le plaisir et le problème est parfois mince. La pornographie peut être un stimulant bénéfique comme elle peut virer au poison pour la sexualité, surtout quand la consommation devient excessive et compulsive.

La clé semble être dans la discussion au sein du couple, pour éviter les non-dits et intégrer le porno de façon positive. L’important est de garder le contrôle et de ne pas se laisser happer par des contenus de plus en plus déconnectés d’une sexualité épanouie et partagée. Le porno doit rester un petit bonus coquin, pas un substitut à une vraie relation charnelle et amoureuse.

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